Jugé pour avoir consulté des fichiers confidentiels, le commissaire de police Vincent Lafon a été condamné ce jeudi à huit mois de prison avec sursis et six mois d’interdiction d’exercer ses fonctions de policier. Sa compagne a été condamnée à six mois de prison avec sursis pour escroquerie.
Un commissaire « sous le choc » après l’énoncé, ce jeudi 28 mars, de la décision du tribunal correctionnel de Paris qui l’interdit d’exercer ses fonctions de policiers pendant six mois. Vincent Lafon est aussi condamné à huit mois de prison avec sursis pour avoir consulté des fichiers confidentiels. Sa compagne, une ancienne joueuse de poker, écope, elle, de six mois de prison ferme pour escroquerie. Une peine qu’elle effectuera sous bracelet électronique. Elle doit aussi payer 2 500 euros d’amende et 3 000 euros de dommages et intérêts.
Vincent Lafon qui a comparu le 14 mars est reconnu coupable d’avoir consulté des fichiers confidentiels de la police nationale. Sa compagne, elle, se faisait passer pour une avocate afin d’aider sa victime à récupérer son permis de conduire, en lui demandant 2 800 euros d’honoraires… en liquide. L’avocat de la jeune femme, Me Daniel Merchat, avait plaidé la relaxe. « La détention à domicile, c’est particulier, elle ne peut pas sortir quand elle veut, réagit-il. C’est pas beau pour une fille de porter un bracelet électronique. Je ne sais pas encore si elle fera appel. » Le procureur avait requis à son encontre trois ans de prison dont deux ans de sursis.
« Une décision éliminatoire de la police »
Pour Vincent Lafon, le procureur demandait l’arrêt définitif de ses fonctions de policiers – une fin de carrière prématurée à huit ans de la retraite – dix-huit mois d’emprisonnement et trois ans de privation des droits civiques. La peine est donc moins sévère. « Les réquisitions outrancières n’ont pas été suivies mais cela reste une décision éliminatoire de la police, ce qui est incompréhensible, réagit son avocat, Me Louis Cailliez. Mon client est sous le choc. Il s’attendait à prendre une peine, mais pas une interdiction d’exercice. » Le commissaire fait donc appel.
Vincent Lafon a déjà été condamné à une interdiction d’exercer en 2008 pour « abstention volontaire d’empêcher un délit » dans l’affaire des enjoliveurs, une affaire de violences policières dans laquelle un homme interpellé avait fini avec un cerceau d’enjoliveur entre les fesses. Bilan : un nez cassé, sept jours d’ITT. Vincent Lafon était sur les lieux et avait laissé faire. Il était également en poste à la tête du commissariat d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) lors de l’affaire Théo en 2017.