Ce vendredi, la cour d’assises de la Saône-et-Loire a reconnu l’accusé coupable d’une tentative de meurtre, le 5 février 2022 à Mâcon. Il a été condamné à quinze ans de prison.
L’enjeu du procès était simple. D’un côté, maître Louis Cailliez, avocat de la partie civile, qui a longuement plaidé jeudi soir pour rappeler à la cour d’assises de la Saône-et-Loire que son client avait, par miracle, échappé au pire ce soir du 5 février 2022, sur le parking de La Raffinerie. De l’autre, maître Pierre Delarras, avocat de l’accusé Alexis Servignat, qui voyait plus dans le geste de son client une violence avec arme qu’une tentative de meurtre.
12 ans demandés par l’avocate générale
Vendredi matin, l’avocate générale avait requis une peine de 12 ans de prison à l’encontre du Mâconnais de 27 ans. La cour a finalement décider de taper plus haut que les réquisitions en prononçant une peine de 15 ans de réclusion criminelle. Une décision qui semblait soulager la victime, un gendarme de l’escadron mobile de Charnay-lès-Mâcon, qui a étreint son père à l’issue du verdict. Car Paul, c’est son prénom, en est convaincu : son agresseur a souhaité sa mort, en dépit de ses dénégations. La justice aussi en est persuadée, comme l’a rappelé la Présidente Céline Therme au moment de justifier la décision de la cour.
« Un coup rapide et circulaire »
« Les témoignages ont démontré qu’Alexis Servignat a porté un coup rapide et circulaire sur la victime alors que celle-ci avait les mains dans les poches. La victime ne le regardait, ne le menaçait pas. Le Dr Corrège (médecin légiste, NDLR) a exclu un coup d’estoc », a souligné la magistrate. La différence de taille entre les deux protagonistes, accusé et victime, a également convaincu la cour que la volonté d’Alexis Servignat était bien, ce soir-là, de toucher la gorge. Paul, 1,95 m sous la toise, est plus grand de 18 cm que son agresseur. « Il a donc fallu pointer en hauteur », a conclu la présidente.
En plus de cette peine, Alexis Servignat a interdiction, dans le cadre de son suivi socio-judiciaire de sept ans (qui débutera à l’issue de sa détention), de paraître à Mâcon, à Charnay-lès-Mâcon, d’entrer en contact avec la partie civile et de fréquenter les débits de boissons. Il devra en outre poursuivre les soins psychologiques.
Source : Le Journal de Saône-et-Loire, 24 mai 2024 (Richard Montavon)