Mickaëlle Paty et son avocat Louis Cailliez
Six mineurs sont jugés à partir de lundi devant le tribunal pour enfants de Paris pour leur rôle présumé dans l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie égorgé à la sortie d’un collège des Yvelines en octobre 2020 après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet dans le cadre d’un cours sur la laïcité.
Le 16 octobre 2020, Samuel Paty, 47 ans, qui enseigne au collège de Conflans-Sainte-Honorine, est poignardé et décapité par Abdoullakh Anzorov, un réfugié russe d’origine tchétchène, abattu par la police juste après le meurtre.
Une mineure, âgée de 13 ans au moment des faits, est jugée pour dénonciation calomnieuse à l’encontre de Samuel Paty. Elle avait affirmé qu’avant de montrer les caricatures, l’enseignant avait demandé aux élèves musulmans de se signaler et de sortir de la classe. Elle est revenue par la suite sur ses déclarations, avouant qu’elle n’avait pas assisté au cours en question.
Le père de l’adolescente, qui sera jugé fin 2024 avec sept autres adultes, avait lancé une campagne de dénonciation sur les réseaux sociaux sur la base de ces fausses accusations.
Cinq autres adolescents, âgés alors de 14 à 15 ans, sont jugés pour association de malfaiteurs en vue de préparer des violences aggravées. Ils sont notamment accusés d’avoir surveillé les abords du collège et désigné l’enseignant à l’assaillant contre de l’argent.
Les six adolescents encourent deux ans et demi de prison.
« Il est rongé par le remords et il appréhende énormément la confrontation avec la famille Paty », a expliqué Antoine Ory, avocat d’un des prévenus avant l’ouverture du procès.
« On va avoir, c’est prévisible, une défense axée sur l’erreur de jeunesse », a estimé pour sa part Louis Cailliez, avocat de Mickaëlle Paty, soeur de l’enseignant tué.
« Mickaëlle Paty souhaite comprendre tout un écosystème constitué par l’islamisme de certains et la complaisance d’autres qui a permis une succession funeste, une association fatale de petites lâchetés, de gros mensonges, de calomnies, d’entente, de complicité, de soutien sans lesquels Samuel Paty serait encore en vie », a poursuivi l’avocat.
Le procès des adolescents se tiendra à huis clos jusqu’au 8 décembre.