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Les faits se sont déroulés à la station Bibliothèque François Mitterrand, ce mardi matin. Touchée à deux reprises à l’abdomen, elle a été opérée et est toujours en réanimation.
Ce mardi matin à Paris, la police a ouvert le feu sur une femme intégralement voilée qui tenait des propos menaçants et faisait l’apologie du terrorisme, a appris Le Figaro de source policière, confirmant les informations de BFMTV. Deux enquêtes ont depuis été ouvertes par le parquet de Paris.
«Vous allez tous y passer»
Lors d’une conférence de presse à la mi-journée, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, a précisé que deux «signalements concomitants» avaient été faits à 7h20 sur la ligne du RER C. Le premier provenait d’une passagère descendue à Choisy-le-Roi, le second effectué par un appel sur le numéro d’urgence de la SNCF. Tous deux évoquaient «une dame portant un voile intégral», tenant des propos menaçants au sujet de «commission d’attentat», déclarant: «vous allez tous y passer», «Allah Akbar », «boum».
À l’aide des caméras de surveillance, les forces de l’ordre retrouvent la trace de la femme «un peu avant 8 heures» à la station Bibliothèque François Mitterrand, dans le 13e arrondissement de Paris. Aussitôt, un dispositif de sécurité est mis en place pour évacuer les lieux, tandis que la femme est assise à l’intérieur de la station. «Cette personne s’est levée puis s’est dirigée vers les fonctionnaires de police, qui lui ont adressé un certain nombre de sommations», souligne Laurent Nunez. Selon nos informations, celle-ci continuait de dissimuler ses mains derrière une abaya, incitant les forces de l’ordre à faire usage de leur arme. Le parquet de Paris précise que «huit coups de feu auraient été tirés par deux policiers.»
Touchée à deux reprises à l’abdomen, «elle a été opérée et est toujours en réanimation», a précisé mardi soir le parquet. Les vérifications ont permis d’établir qu’elle ne portait ni explosif ni arme.
Déjà arrêtée en 2021 ?
Cette femme âgée de 38 ans était «connue des services de police» pour des faits de juillet de 2021. «Vêtue d’un voile intégral, elle déambulait avec un tournevis à la main, tenait des propos à caractère religieux et pouvait avoir une attitude menaçante», ajoute-t-il. Elle avait alors été arrêtée par des militaires de l’opération Sentinelle, placée en garde à vue puis avait été internée, car souffrant de troubles psychiatriques.
«La perquisition à son domicile n’a, à ce stade, pas révélé d’éléments laissant craindre de radicalisation de sa part», a signalé le parquet mardi soir, soulignant qu’elle était «par ailleurs connue pour des troubles de type schizophrénie, pour lesquels elle suit un traitement». La femme n’avait pas fait l’objet d’une fiche pour radicalisation (FSPRT), contrairement à ce que des sources policières ont indiqué dans un premier temps. Le parquet de Paris a ouvert deux enquêtes. La première, ouverte pour «apologie», «menaces de mort» et «acte d’intimidation sur un dépositaire de l’autorité publique pour l’empêcher de conduire sa mission» a été confiée à la police judiciaire de Paris.
La seconde, a quant à elle été confiée à l’IGPN pour des faits de «violences volontaires (sur l’usage de l’arme à feu)». Les deux agents qui ont tiré ont été entendus en audition libre à l’IGPN mardi soir, a indiqué leur avocat, Me Louis Cailliez. «Ils sont naturellement choqués par la scène subie» et «ont été contraints d’ouvrir le feu, en ultime recours», a-t-il relaté. L’avocat s’est dit «très serein» quant aux suites, ses clients n’ayant fait qu’«accomplir leur devoir face à une menace sérieuse» en raison des circonstances et des informations qu’ils avaient.