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Affaire Nahel : après un an d’enquête, les investigations sont terminées

By 3 août 2024août 29th, 2024Actualités
nahel capture d'écran twitter

@Capture d’écran Twitter

INFO LE FIGARO – Les deux juges d’instruction ont rendu ce vendredi un avis signant la fin des investigations. Dans ce dossier, le policier auteur du tir mortel est mis en examen pour «homicide volontaire». Il dispose de trois mois pour adresser ses dernières observations.

Après un peu plus d’un an d’investigations, l’enquête sur le meurtre de Nahel a été clôturée ce vendredi, a appris Le Figaro de source proche du dossier. Les juges ont rendu un avis de fin d’information signifiant que l’instruction est désormais terminée. Les parties civiles, la défense et le ministère public disposent désormais d’un délai de trois mois pour adresser leurs observations et d’éventuelles demandes d’actes supplémentaires. À l’issue, une ordonnance de mise en accusation sera rendue afin de renvoyer en procès Florian M., le policier auteur du tir mortel mis en examen pour «homicide volontaire». Son collègue, Julien M., reste quant à lui sous le statut de témoin assisté pour «complicité de meurtre», nous précise son avocate, Me Pauline Ragot. Une ordonnance sera également rendue pour décider de sa mise en accusation ou non devant la cour d’assises.

Nahel, 17 ans, a été tué par balle à bord d’une Mercedes A45 AMG jaune lors d’un contrôle de police, le 27 juin 2023. Ce matin-là, une course-poursuite de 2min40 s’engage dans les rues de Nanterre entre le binôme de policiers, Florian M. et Julien L., et Nahel, jeune conducteur sans permis. Durant ce court laps de temps, l’adolescent adopte une conduite dangereuse : il manque de renverser un piéton, emprunte une voie en sens inverse et grille un feu rouge jusqu’à ce qu’il se retrouve bloqué dans la circulation au feu tricolore du passage Arago.

Redémarrage volontaire

Alors que la voiture de Nahel est à l’arrêt, Julien L. et Florian M. se positionnent sur le flanc gauche du véhicule. Le premier est au niveau de la fenêtre ouverte du conducteur et le braque avec son arme de service, le second est appuyé sur le capot de la voiture et pointe également son pistolet sur l’adolescent. À peine quelques minutes plus tard, un coup de feu est tiré par Florian M. et Nahel, touché au thorax, meurt sur place.

Depuis, deux versions s’opposent : selon les policiers, Nahel a refusé de se soumettre aux injonctions de s’arrêter et a redémarré sa voiture volontairement ; selon les passagers de la victime, la voiture a redémarré car l’adolescent, «sonné» par des coups de crosse infligés par les fonctionnaires, a levé le pied de la pédale de frein. Or, une expertise réalisée sur la Mercedes, à laquelle Le Figaro a eu accès, conclut que «sa mise en mouvement ne résulte pas du simple fait d’avoir relâché la pédale de frein. Le conducteur a cherché à partir en effectuant quatre actions successives pour redémarrer le véhicule dont le moteur avait été coupé.»

Absence de danger imminent

De plus, l’autopsie de la victime que Le Figaro a pu consulter n’a mis en évidence aucune «trace ecchymotiques sur le visage ni sur la face interne du cuir chevelu. Ceci est incompatible avec les coups de crosse décrits par les parties civiles et les témoins». Et d’ajouter : «Si des coups ont été portés à Nahel de telle façon qu’ils ont eu pour effet de “sonner” la victime, il ne peut s’agir que de coups appuyés et violents. Mais alors, ces coups auraient nécessairement laissé des traces visibles à l’autopsie, ce qui n’était pas le cas.»

Si Nahel a délibérément redémarré sa voiture, il l’a toutefois fait avec une «faible intensité», souligne le rapport d’accidentologie qui quantifie la vitesse à «17% de sa course maximale». Quand la voiture a achevé sa course en s’encastrant quelques mètres plus loin dans un poteau, elle roulait à 18 km/h. Il apparaît également que «le conducteur n’a pas donné de coup de volant vers les fonctionnaires de police, il n’y avait pas de risque d’écrasement». Pour ces raisons, l’expert estime que «la mise en mouvement du véhicule ne présentait pas de danger imminent pour les fonctionnaires». À ce titre, la légitime défense n’a pas été retenue pour justifier le tir de Florian M. Il encourt trente ans de réclusion criminelle.

Source : Le Figaro 

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