Jugés à partir de lundi devant la cour d’assises des mineurs de Pontoise, trois hommes sont accusés d’avoir tenté de tuer un policier dans un train de banlieue parisienne en novembre 2021. Ici, l’entrée du tribunal judiciaire de Pontoise (photo d’illustration). Guillaume POINGT / Le Figaro.
RÉCIT – En novembre 2021, un jeune policier de 26 ans a été roué de coups et étranglé dans un train de la ligne H, dans le Val-d’Oise. Le fonctionnaire aurait pu mourir sans l’intervention d’un passager. Le procès s’ouvre ce lundi.
Pour la partie civile, le procès qui s’ouvre ce lundi 20 janvier devant la cour d’assises des mineurs du Val-d’Oise est indiscutablement celui de la haine de la police poussée à son paroxysme. Trois individus sont jugés pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique, en l’occurrence un policier. Un quatrième pour non-assistance à personne en danger. Les accusés connaissaient-ils la profession de la victime ? C’est l’une des questions centrales du dossier. S’en prendre à une personne dépositaire de l’autorité publique constitue une circonstance aggravante qui alourdit la peine encourue.
Le 2 novembre 2021, Alexis*, jeune policier de 26 ans affecté à la brigade des réseaux franciliens (BRF), rentre chez lui en civil après sa journée de travail. Le fonctionnaire monte dans un train de la ligne H à la gare du Nord, à Paris, en compagnie d’un collègue peu avant 22h30. Ce dernier descend quelques minutes plus tard à la station «Ermont-Halte», dans le Val-d’Oise.
Contactés, les avocats des trois principaux accusés n’ont pas souhaité s’exprimer avant l’audience ou n’ont pas répondu à nos sollicitations. Lors du procès, la défense pourrait jouer la carte des violences en réunion et tenter de démontrer que les accusés ne savaient pas qu’Alexis était policier.
«Mon client a fait 4 mois de détention provisoire dans ce dossier jusqu’à ce que les investigations techniques démontrent qu’il n’avait en rien participé aux faits de tentative de tentative de meurtre reprochés aux autres accusés avec lesquels ils se trouvaient ce soir-là», indique au Figaro Me Sandy Corler, l’avocate de Meddy M. «Il doit aujourd’hui comparaître pour des faits de non-assistance à personne en danger, infraction qu’il a toutes les difficultés à comprendre puisqu’il est sous tutelle et mentalement retardé avec un âge mental estimé entre 9 et 12 ans par les experts. Il appréhende l’audience à venir notamment au regard de la qualité de fonctionnaire de police de la victime. Il éprouve de la tristesse pour celui-ci mais conteste pour sa part toute forme de culpabilité», poursuit l’avocate.
Le procès se déroule à huis clos et devant une cour d’assises des mineurs en raison de la minorité d’un des accusés, Ethan, au moment de l’agression. Ce dernier risque 20 ans de prison. L’excuse de minorité peut néanmoins être levée par la justice, ce qui porterait la peine qu’il encourt à 30 ans. Les deux autres principaux accusés, Lorenz M. et Wesley B., majeurs lors des faits, risquent quant à eux la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict sera rendu vendredi 24 janvier.
*Le prénom a été modifié pour préserver l’anonymat de la victime.
** La loi interdit aux journalistes de donner le prénom d’un accusé mineur au moment des faits.