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Abdoul-Hakim Anaiev, ami du jihadiste qui a tué en 2018 un passant à Paris près de l’Opéra, a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle assortis d’une période de sûreté des deux tiers, a annoncé mardi la cour d’assises spéciale de Paris.
Après plus de cinq heures de délibérations, il a été jugé coupable de participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes. Il est également condamné à trois ans de suivi socio-judiciaire.
Le ministère public avait requis plus tôt dans la matinée 17 ans de réclusion criminelle assortis d’une période de sûreté des deux tiers. Il était jugé pour avoir joué un rôle central dans le conditionnement de son ami Khamzat Azimov, rencontré au lycée.
Un résident de Strassen grièvement blessé
Ce dernier, un Franco-Russe né en Tchétchénie, a tué le 12 mai 2018 au couteau de cuisine Ronan Gosnet, 29 ans, employé d’une librairie du quartier du Palais Garnier, après une lutte acharnée. L’assaillant s’en était pris à une dizaine de personnes, avant d’être abattu par la police.
Parmi ces victimes, Zheng*, un Chinois de 41 ans originaire de Strassen, qui a été grièvement blessé. Jeudi, le résident du Luxembourg a raconté sa soirée en enfer puis sa difficile convalescence, tant sur le plan physique que psychologique. Sollicitée par «L’essentiel» par la voie de son avocate Me Pauline Ragot, la victime n’a pas souhaité réagir. Il avait déclaré au tribunal attendre «la vérité et la peine la plus juste possible».
«Frère de sang»
L’attaque avait été revendiquée par le groupe Etat islamique (EI), qui avait diffusé le lendemain une vidéo dans laquelle Azimov faisait allégeance à l’organisation jihadiste.
Tout au long des cinq jours du procès, Abdoul-Hakim Anaiev a reconnu avoir été «radicalisé» et avoir partagé «cette idéologie» jihadiste, «bien que dégoûtante», sur les réseaux sociaux.
Il a toutefois fermement démenti avoir influencé son «frère de sang», tel qu’il le désignait lors de son arrestation en mai 2018, à commettre l’attaque.
Debout dans le box, barbe taillée, chemise bleu clair et pantalon gris, Abdoul-Hakim Anaiev a écouté sans bouger l’énoncé du verdict.